Témoignage BREST Kerichen le 14 avril 2003   (6/8)


Le "Développement Durable", ZORO des crises sociale et écologique conséquentes au développement.

Le "concept" de développement pose donc de nombreux problèmes. Mais l'on vient d'identifier son concepteur, le capitalisme, comme étant le principal de ces problèmes. Cette identification met en lumière la nature de tarte à la crème du "concept", si tendance actuellement, du "Développement Durable" qui a quand même réussi à réunir sous un même mot d'ordre les compagnies pétrolières, EDF, AREVA et Greenpeace. Ce qui me chagrine car Greenpeace fait un excellent travail d'expertise citoyenne complètement idépendante, notamment avec le Wise, et j'en fais partie. Quel concept génial ce "développement durable" pour réussir à marier la chèvre et le chou !

LE "DÉVELOPPEMENT DURABLE" SERAIT UN "CONCEPT" D'ÉCONOMIE ÉQUITABLE QUI SERAIT SEULEMENT RÉCUPÉRÉ ET PERVERTI POUR VÉHICULER LES PIRES ENTREPRISES NÉO-COLONIALISTES.

Pourtant, l'évolution des titres des sommets mondiaux organisés par les Nations Unies sur l'état de la planète:

1972, Stockholm: "l'environnement humain"
1992, Rio: "l'environnement et le développement"
2002, Johannesburg: "le développement durable"

Montre clairement que c'est au contraire l'invention du concept même de développement qui est une perversion de l'évolution pour confisquer à l'Humain son environnement au profit d'une croissance économique au delà des limites d'un développement possible.

Notez que l'expression Développement Durable est un oxymore, i.e. la juxtaposition de deux termes contradictoires. N.G. Roegen dont je viens de vous parler le qualifie de recette toxique et l'on constate tous les jours les effets de cette toxicité. Elle est contenue dans la définition même du DD par le rapport Brundland que Céline vous a donnée.

  • L'emploi du terme "satisfaire les besoins": pour les humanistes ce sont les besoins humains, pour les capitalistes les besoins du capital. Tout le monde est en apparence d'accord.
  • "Préserver les droits des générations futures": tout le monde est d'accord aussi. D'autant que ces générations ne sont pas encore là pour faire valoir leurs droits. Mais ce faisant, on décide pour elles que leurs besoins seront les mêmes que les nôtres !

On me dit qu'il faut s'approprier le terme de "développement durable", que cela dépend de ce qu'on en fait, de "ce qu'on met derrière". Ce à quoi je réponds "si tu as besoin de mettre quelque-chose derrière indique, selon le principe d'équivalence, qu'il n'y a rien dedans".

Tout le monde donne sa définition du "développement durable", en évitant soigneusement de définir le développement. Je vous livre donc la mienne:

  • LE DÉVELOPPEMENT, c'est l'exploitation des [pays] pauvres par les [pays] riches. Les riches ont largement dépassé leur capacité de développement propre. Leurs pays sont saturés de capitaux, de déchets, de marchandises inutiles, d'armes, de pauvres, de pneus, de lisier, d'électricité, de fûts radioactifs, de sarcomes, de Sarkosis, de flics, de cochons aphteux bourrés de zinc, de vaches folles... et d'agences gouvernementales folles qui distribuent des subventions à des ONG folles qui veulent répandre tous ces "bienfaits" sur les populations qui en sont encore "privées".
  • LE DÉVELOPPEMENT NORD-SUD, c'est la même chose en remplaçant riches par Nord et pauvres par Sud dans cette définition. Le développement est donc ce qui permet aux pays du Nord surdéveloppés de poursuivre encore leur croissance en portant leurs métastases dans les PVD, les confirmant ainsi en tant que Pays en Voie de Disparition.

Avec cette définition du développement, incontournable car résultant d'une observation rigoureusement scientifique, le "concept" de DÉVELOPPEMENT DURABLE ne peut plus être compris comme outil d'émancipation de l'humain dans son environnement, c'est à dire de l'économie dans l'environnement (Économie Solidaire Durable). Il est, au contraire, à combattre en tant qu'arme idéologique de l'économie de l'environnement, Économie Capitaliste Développementiste Finie.


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